Contrer la violence dans les stades: Un projet ambitieux...inclusif
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Déguiche, a exprimé l'inquiétude de l'autorité de tutelle, face à la montée de la violence à l'intérieur des stades, annonçant un certain nombre de mesures liées à l'organisation des matches, ce qui contribuerait à lutter contre ce fléau.
Dans une interview accordée à l'agence Tunis Afrique Presse, le ministre a indiqué que la violence s'est généralisée aujourd'hui dans tous les sports, même individuels, devenant un phénomène de société répandu dans des milieux différents.
Il a, dans ce sens, indiquaé que le ministère de la Jeunesse et des Sports avait organisé, dans ce cadre, un colloque sur la lutte contre la violence et le hooliganisme, à l'intérieur des enceintes sportives, avec la participation de toutes les parties concernées, dont des représentants du ministère de l'Intérieur, des clubs, des fédérations, des experts et des spécialistes en sociologie et en psychologie, afin de trouver des solutions efficaces et pratiques à ce fléau, selon une approche participative.
Dans ce contexte, Déguiche a dévoilé certaines mesures qui devraient être appliquées pour contenir ce phénomène, en invitant les associations sportives à imposer l'abonnement et les billets électroniques, afin d'identifier les spectateurs, tout en intensifiant les opérations de surveillance par les caméras fixes et les drones.
Il a indiqué que le ministère de l'Intérieur s'est porté volontaire pour mettre en place un programme de formation de stadiers, jouissant d'une autorité morale auprès des supporters, pour encadrer le public et assurer la sécurité dans les stades, tandis que la présence sécuritaire resterait limitée au périmètre extérieur des espaces sportifs, afin d'éviter la provocation des deux côtés.
Le ministre n'a pas manqué de rappeler la responsabilité confiée aux dirigeants des clubs dans l'instauration d'un climat sportif sain, en évitant les déclarations incendiaires et les comportements inappropriés qui alimentent la violence et incitent au chaos..
Concernant le projet de loi des structures sportives, Déguiche a annoncé que "la copie finale de ce projet a été remise à la présidence du gouvernement avant d'être soumise au Parlement pour vote".
Il a affirmé que ce projet va remplacer une législation devenue désuète et n'est plus adaptée à la situation actuelle du sport marquée notamment par la violence dans les stades, le truquage des résultats, la dissolution successive des bureaux fédéraux et leur remplacement par des bureaux provisoires...
"Je suis confiant quant aux chances de ce nouveau projet d'être adopté, car il répond aux aspirations de tous les Tunisiens", a ajouté Déguiche, qui précise que parmi les principaux points inclus dans cette loi, la mise en place d'une instance qui veille à la bonne gouvernance des structures sportives et qui joue le rôle de régulateur.
Parmi les autres points de ce projet, l'organisation des élections, en proposant un maximum de trois mandats, à l'exception des membres des structures sportives qui sont également membres au sein des Comités exécutifs des instances internationales et qui pourraient atteindre les cinq mandats, et ce, a-t-il dit, dans l'objectif d'encourager la diplomatie sportive et de renforcer la représentativité de la Tunisie au sein des instances internationales.
"Le projet propose également la création d'un Tribunal d'arbitrage sportif neutre et indépendant qui remplacera le CNAS considéré par certains non crédible et partial les obligeant même à saisir le TAS. Les membres de ce tribunal seront élus et doivent être des experts hautement qualifiés dans le domaine législatif", précise le ministre.
L'autre originalité de ce projet, ajoute Déguiche, c'est la mise en place de sociétés sportives anonymes dont le rôle est de soutenir financièrement les associations sportives. Ce projet permettra aux associations d'investir dans le domaine sportif mais d'une façon indirecte, moyennant un pourcentage de plus de 30%.
"Cela va certes créer au début une certaine confusion au niveau de l'identité de l'association et une interférence entre le sport et l'argent, mais c'est le seul moyen d'éviter certains problèmes et d'améliorer la situation financière des clubs", a-t-il souligné.